Partant de Giberville-plage pour arriver à Dieppe, on passe par Varengeville-sur-mer où repose Georges Braque dans le cimetière marin ; on murmure que toutes les nuits de pleine lune, il s’arrache au sommeil de l’Eternité pour contempler la mer que surplombe la falaise crayeuse qu’avant lui, a peint Claude Monet .
Lui a résidé quelques temps à Pourville, très précisément Villa « Juliette », aujourd’hui détruite et qui était située à l’endroit même où nous avons traversé la route qui longe la plage ; quelle émotion nous a étreint à ce moment, si forte que nos larmes irrépressibles se sont mêlées à la pluie qui mouillait déjà nos beaux visages sexagénaires.
Il faut dire que, juste avant, la visite de l’Eglise et du cimetière de Varengeville, puis le pique-nique pris avec les défunts qui habitent le nouveau cimetière de Varengeville nous avaient mis en condition pour être submergé par l’émotion.
Nous étions 17 des Croquenots pour cette randonnée le long des falaises dieppoises, ce samedi 7 août qu’on nous avait annoncé nuageux et légèrement pluvieux dans la matinée puis plus ensoleillé dans l’après-midi ; En fait, pour la matinée, ce fut à peu près conforme aux prédictions, mais l’après-midi la pluie a redoublée et le soleil n’a fait qu’une timide apparition en fin de journée juste après que nous ayons rallié notre point de convergence au « Tout va bien » , établissement dieppois connu et apprécié de certains d’entre nous.
Dans la bonne humeur et efficacement servis par un adjudant en jupon, d’ailleurs pas si méchant que ça, nous avons dégusté un dîner autour de moules marinières et de frites, avant de regagner le Havre, repus, mouillés encore, mais heureux de cette belle journée d’un mois d’août en Normandie.
