Bonjour, ami marcheur

Te voilà sur « Croquenots », ce blog qui se veut le lien modeste mais résolu de notre groupe de randonneurs havrais, nous qui partageons ces moments d'amitié sportifs festifs et culturels sur les chemins de Normandie et parfois au delà.

samedi 26 avril 2014

Michel : récit de voyage (09)


Lundi 14 avril :
Départ de Melle pour Aulnay direct, soit une super étape de 30 à 35 km. Pas de victuailles dans nos sacs car depuis dimanche toutes les épiceries des villages sont fermées : sur le chemin, Bernard nous offre un bout de jambon sous célophane : un peu « dégueu ». En plus, nous avons du mal à trouver de l’eau potable.
A notre arrivée, une petite grand-mère nous accueille, très alerte et qui reproche à son mari son manque de rapidité : elle nous propose lit superposé, douche, lave et sèche linge pour 7€. Deux dames que nous avons déjà croisées nous offrent le vin blanc ; au menu : pain, oeufs et tisane... Je branche la recharge de mon  portable et basta...Nuit de ronflement incroyable : hélas, le gite n’offre pas le moindre coin d’herbe où j’aurais pu planter la tente, pour éviter ce ramdam.

Mardi 15 avril :
Les 2 dames sont parties de tès bonne heure (5h30) ; nous, nous attendons la fin de cycle du sèche linge .
Sur le chemin, les enseignes de Saint Jacques sont nombreuses, mais aucun commerce avant 21 km; soleil tout au long de la route avec un fort vent soufflant heureusement dans le bon sens.

Pour la nuit, Accueil pèlerin chez des particuliers à Saint Jean d’Angely, belle ville moyenageuse.


Mercredi 16 avril 2014 :


Superbe journée ensoleillée à travers la plaine . A Fenioux, nous découvons un monument funéraire très particulier : on allume au sommet de la tour pour accompagner l’âme des morts.


A l’arrivée de l’étape , une bonne douche chaude prise au camping presque vide. Au diner, pâtes, sardines, fruits.
 


Jeudi 17 avril 2014 :

Henri nous quitte aujourd’hui ; une bonne nouvelle lui est arrivée d’Espagne : on a retrouvé son chien perdu il y a un mois : débordement de joie . Une amie vient le chercher à Saintes : au revoir Henri et bonne chance !

Ce midi resto en plein air devant la Charente (14€ avec vin). J’achète des boules Quies pour me protéger cette nuit de la locomotive Bernard.

Saintes est une ville magnifique avec ses vestiges gallo-romains




Dans la matinée, nous parlons avec la boulangère, un brin mystique, qui nous raconte une histoire de rencontre avec un pèlerin extraordinairement beau ; je lui demande s’il ne s’agissait pas de moi qu’elle aurait croisé de nouveau ? Mais non...

Ce soir au gîte pèlerin (8€) nous faisons la connaissance de Raymonde, une petite femme assez âgée, avec une petite voix délicate ... Elle nous accompagnera demain.

 

 
Vendredi 18 avril 2014 :

Beau tracé du parcours : chemin de 23 km, bien à l’abri de la circulation automobile. Notre nouvelle compagne de route semble en forme pour nous suivre : en fait, elle reprend son parcours à partir de Saintes, là où elle l’a interrompu l’année passée. A 10h, elle offre la tournée de café et nous prévoyons les repas  du jour : déjeuner frugal à midi et dîner complet ce soir. Mais, chemin faisant, j’avise nombre camions stationnés en contre bas :  un relais routier... Bingo ! : buffet des entrées, tiramisu, café (pour 8€ avec du vin), nous voilà installés au soleil, sous un parasol, pour une véritable pause. Attention au vin bien frais : danger pour le marcheur : Raymonde le coupe d’eau glacée, risqué aussi !



Arrivée à Pons : nous nous dirigeons vers la sortie de la ville près de l’ancien hôpital des pèlerins que nous visiterons.
Ça y est nous sommes en plein camino ! les bornes sont nombreuses et belles.
Ce soir,  jeûne ou fruit/tisane, c’est « la rançon du camino ».

mardi 22 avril 2014

Michel : récit de voyage (08)




Vendredi 11 avril :
Ce matin, lever à 7h et messe à 8h avec les bénédictins de Liguge et, dans un élan de foi, je communie : les chants sont à la hauteur des espérances. Avant de partir et de remercier les frères, nous discutons avec des lycéens de Paris en retraite chez les bénédictins.

Départ sous le soleil, puis une bruine persistante pendant toute la matinée ; le chemin est bien balisé mais plus long ; à un moment nous escaladons un talus pour franchir une voie ferrée mais de l’autre côté, pas de chemin : pour redescendre en sécurité je laisse glisser mon sac : gare aux chevilles ! Nous avons perdu notre chemin ! Un homme de 83 ans nous propose de nous sortir de ce mauvais pas.

Nous cherchons un point de chute pour la nuit prochaine : un hospitalier haut de gamme est trop cher pour nous, alors nous décidons de nous arrêter à Lusignan : accueil pèlerin dans un superbe château, chambre individuelle idéale pour nous reposer après une longue journée de marche : ce soir au bistrot du coin, 6 huîtres avec un verre de blanc et une tartelette aux pommes pour finir.

Cette journée sera marquée par la rencontre d’un troisième pèlerin arrivé avant nous ; un autre marcheur, lui, commence là son parcours : habitué du trek, il aligne 50 bornes par jour les doigts dans le nez : nous n’en sommes pas là !   Bonne nuit...

Samedi 12 avril :
Très bonne nuit au château sous la protection de la fée Mélusine. Il est 10h, j’attends mon coach sous le soleil  place de la mairie: une petite marche de 12 km est prévue aujourd’hui, du fait de notre réservation pour la nuit prochaine au refuge pèlerin de Saint Sauvant. Je pense à « The Voice » que je vais louper ce soir à la télé : ici « The Voice » , c’est dans les églises que ça se passe...

Nous apprenons que la région que nous traversons fut un haut lieu de la Résistance : beaucoup d’hommes y sont morts au combat.

Le nouveau Jacquere marche bien : demain, ça va être dur de suivre le rythme car nous aurons 22 à 25 km à faire pour rejoindre le relais suivant.

Pour l’heure, le gîte où nous sommes est plein de victuailles laissées par des pèlerins précédents : un petit coup d’alcool du pays viendra sceller notre rencontre ; sieste jusqu’à 16h, visite du village et aquarelle . Une boite de pêches au sirop , un yaourt et au lit ; le linge lavé et rincé est au sèche-linge : vous voyez le confort !!!
 
Dimanche 13 avril
« On a l’age de sa tête »

« Il nous aura fallu du talent pour devenir vieux sans être adulte » (Jacques Brel)

Ce matin, sur la route, à sa demande, nous avons inauguré un banc qu’un homme vient de construire au bord du chemin : situé à l’ombre et à la bonne hauteur, il est superbe ; merci à lui !

Une bonne et belle marche au soleil : 27 km sans trop de difficultés ; quand nous arrivons au gîte, la porte est fermée malgré les infos que nous avons fournies sur l’heure de notre arrivée. Pas d’aide à attendre ni de la mairie, ni de la gendarmerie contactées par téléphone. J’attends devant la maison mes 2 camarades à la recherche d’une dame qui éventuellement pourrait nous ouvrir. Entre temps je « tigone » la serrure à code et après 2 à 3 essais je réussis à ouvrir la porte : formidable ! Un coup de fil à mes 2 collègues pour qu’ils rappliquent et hop, nous voilà installés : dans la foulée, tournée générale de tortillas . Pour l’étape de demain les avis divergent sur la distance à parcourir : après la nuit, nous déciderons...

jeudi 17 avril 2014

Michel : récit de voyage (07)


Mardi 8 avril : mauvaise nuit, due sans doute au plat de riz au thon trop copieux ; départ prévu à 8h30 mais nous sommes bloqués à la terrasse d’un café par une averse de pluie : pas la peine de se faire rincer, surtout que Chatellerault n’est qu’à 17 km ; Henri tient moins bien la distance que moi ; lorsqu’on est 2, on se régule sur le plus lent. « tous les matins nous partons, c’est le chemin de Compostelle qui nous appelle... »

Arrivée à Chatellerault : bien belle ville et magnifique cathédrale. Nous allons au camping pour un mobil home à 3€ par personne : royal ! aujourd’hui lessive à la machine ; au menu, ce soir, grillade, pâtes et yaourt et un coup de rosé « pour enfreindre le protocole »

La météo aujourd’hui nous avait prévu un temps clément mais le ciel est resté couvert : un peu froid mais agréable pour marcher.

A la télé, nous écoutons un commentaire de notre nouveau gouvernement : « blablabla, blablabla ».

Pensée du jour : « la rosée du matin n’arrête pas le pèlerin »  
Mercredi 9 avril :  après une nuit agitée (contraction des muscles des jambes), nous reprenons la marche, sous le soleil, sur une belle route départementale qui longe la Vienne. Je commence à davantage relever la tête pour apprécier le paysage. Petit café à Cenon sur Vienne. Mon « coach » Henri est sensible aux empreintes des biches que nous devinons au sol lorsque nous sommes en forêt ; le sol est parfois gorgé d’eau et les chaussures s’en ressentent.
Notre Henri a fière allure avec son bâton de pèlerin et son parapluie fichés sur le côté du sac à dos dressés comme un étendard, cavalier d’une autre époque, barbe et cheveux hirsutes à la François 1er et l’air coquin de Henri IV.

Ce soir, en apéritif, des rions dégotés chez le charcutier, arrosé d’un bon jus de raisin en carton. Le cassoulet n’est pas le met le plus facile à réchauffer en camping surtout pour nettoyer la gamelle. Nous avons planté nos tentes dans un camping qui n’est pas encore ouvert : nous « flottons » parmi les pâquerettes et les tourterelles dans les arbres nous rigolent au nez ; tout est calme, je viens de chez le boucher où nous avons fait nos provisions avec une bouteille d’eau en cadeau.
La famille et les copains du Havre ont monté la cabane de plage : tout fiers de leur exploit, il m’ont envoyé une photo de la cabane : bravo et merci. A méditer : « le prix d’un bienfait est double quand ce bienfait est lui-même caché ». 
Jeudi 10 avril : nous cheminons sur la voie romaine qui mène à Poitiers : c’est une route droite qui passe à travers champs, nous sommes ravis de l’emprunter. Les moines de Liguge après Poitiers doivent nous accueillir mais avant nous faisons une pause dans la magnifique cathédrale de Poitiers et à 17h30, nous sommes toujours sur la route ! une dame « bien de sa personne » nous accompagne. A l’arrivée, c’est un frère bénédictin qui nous montre nos chambres, mais contrairement à la veille le repas n’est pas prévu ; nous achetons du pain et improvisons le repas avec ce que nous avons sur nous.

Batterie de téléphone rechargées, Elisabeth me donne des nouvelles.

A 20h messe à la chapelle, cela peut-il m’aider à être meilleur ? Une prière pour mes pieds et mes muscles , ça peut aussi se faire !!! Des chants magnifiques résonnent dans l’Abbaye, je ne veux pas louper ça...
Je me couche de plus en plus tard , bon ou mauvais signe ?  Je vais m’assoupir en écoutant ces chants magnifiques, cela me rappelle notre voyage en Russie, cette soirée passée avec Jean-Marie et Baptiste, nos tentes adossées au feu, à l’écoute des chants s’élevant de la basilique au loin : comme dit Henri, c’est ça aussi le chemin...

Archives du blog

A propos de...