Quand je relis le titre de cette chronique « Douce brume
sur la Seine », me vient à l’esprit : « douce brune sur la scène »
... la scène de ma vie ; mais ceci
est une autre histoire, que je ne vous conterai point.
Mais revenons à la Seine, le fleuve : une belle mise en
scène aussi.
Dimanche dernier, donc, (c’était hier 24 janvier), en fin
d’après-midi de ce dimanche d’hiver, aussi doux qu’une journée d’automne, retournant
au Havre en voiture après notre randonnée, vers Caudebec en Caux nous longeons
la Seine; une brume légère, opaque, couvre entièrement le fleuve entre les rives,
comme un couvercle cachant l’eau, si bien que celui-ci nous apparaît étrangement immobile, formant
une paisible et sinueuse étendue ouatée . un beau spectacle qui nous apaise et
nous enchante.
Puis la route nous mène jusqu’à l’entrée industrielle du
Havre, et là, c’est l’éblouissement : l’incendie du soleil couchant embrase les cheminées crachant des fumées rougeoyantes,
les bâtiments des usines en flammes , les citernes luisantes et l’enchevêtrement des
tuyauteries brillantes; fascinant spectacle d’apocalypse que ce coucher de
soleil, sur fond noir de nuages menaçants !
Pour cette première
randonnée de l’année 2016, l’organisation était assurée de main de maître par notre
bon Daniel dit « le rugueux » bien secondé par Maryvonne, son épouse
attentionnée. Notre guide du jour, en grande forme, nous avait concocté une
bouclette de 19 kilomètres à travers la campagne et la forêt et le long de la
Seine sur terrain quasiment plat, à part une petite côte en forêt de Brotonne.
Après un petit café chaud, accompagné de quelques douceurs préparées par Marie-Hélène, démarrage de la marche à travers la campagne normande et, dans les prés,
on devine émergeant de la brume, des chevaux, des ânes, des bœufs qui répondent aimablement à
nos saluts amicaux; au loin les arbres
dénudés nous apparaissent, dans le flou brumeux, comme autant de squelettes inquiétants.
Dans la forêt dense, les hautes futaies protègent du brouillard ;
la bruyère brune recouvre le sol.
Et puis, au fil du parcours, de temps en temps, dans le
lointain ou tout proche, se détachant dans le gris du ciel, la silhouette
élégante du pont de Brotonne et le fleuve qui nous semble aussi calme qu’un
lac.
Notre bon Daniel a su, avec bienveillance pour les plus fragiles
d’entre nous, adapter le parcours, le réduisant quelque peu pour compenser la durée
du déjeuner pris au restaurant : bien agréable repas, de bonne qualité,
servi avec gentillesse dans la véranda donnant sur le fleuve : moment de
convivialité et d’amitié.
Un regret,
cependant : le soleil que la météo avait annoncé dans l’après-midi, n’est
apparu qu’en fin de journée au moment de se coucher, nous offrant, alors, cet
éblouissant spectacle en final de ce beau dimanche de randonnée.