Matin :
19 participants au rendez-vous d’Hénouville pour le départ de la rando: marche
à travers la forêt sur des chemins souples, à peine gras, tapissées de feuilles
ocres, jaunes, rouges ; par ci par là, sur les arbres, quelques beaux feuillages
éclairés par le bas soleil de ce dimanche 8 décembre.
Lorsqu’on s’enfonce dans la forêt, pas facile de se repérer entourés de ces grands arbres si nombreux et, qui plus est, qui se ressemblent tous ; à chaque croisé des chemins, arrêt du groupe et, à chaque fois la même phrase répétée par nos guides du jour, penchés sur leurs cartes, soucieux mais déterminés : « mon bon Daniel (ou « mon bon Yves »), ce qui est important c’est de savoir où on est » ; et la réplique fuse, dite avec force comme pour se donner l’assurance d’une certitude : « et avec précision, mon bon Yves (ou « mon bon Daniel »)» ; une troisième voix (Claire, peut-être ?): « de toutes manières, on n’en est pas loin » .
Notre salut est venu d’un aimable cycliste moustachu croisé
au détours d’un chemin, qui nous a indiqué le chemin pour retrouver notre
parcours initial, confirmant ce que nous préssentions déjà : il y aura augmentation
du kilométrage total de la rando (certains, pour donner le change, ont tenté,
sans conviction, de faire valoir un hypothétique plan B) .
Midi :
déjeuner au restaurant face à la belle Abbaye de Boscherville d’un goûteux
pot au feu agrémenté d’un Menetou rouge bien agréable , déjeuner suivi d’une
courte visite de l’Abbaye.
Après-midi :
le chemin nous mène au bord de Seine que nous longeons quelques temps :
belle luminosité sur le fleuve tranquille qui porte vers la haute mer un bateau
(un vraquier ?) peu chargé : et nous ! où nous mène ce chemin de
rive ? : chacun le sait, certains l’appréhendent, d’autres s’exhaltent,
tous se concentrent : nous y pensions depuis le matin, nous y sommes
maintenant, au bas de la longue côte finale : eh bien malgré la fatigue,
nous la franchirons, tous, et de haute lutte, cette côte finale, et au sommet, nous
rejoindrons nos véhicules, haletants, transpirants mais heureux.
Il est presque 17H, la nuit tombe déjà sur le fleuve que
nous longeons en voiture, cette fois ci ; certains s’assoupissent, évoquant
Léopoldine, la fille aimée du poète qui y perdit la vie.
Délicieux vin chaud qui favorisera notre nuit de sommeil pour
récupérer des fatigues et des émotions de notre belle randonnée entre fleuve et
forêt.