Un huit à Toutainville

Elisabeth avait tout préparé avec grand soin pour réussir son dimanche « Croquenots » et c’est donc sous un ciel serein et peu nuageux (au lieu de la pluie annoncée) que les randonneurs ont attaqué la journée par un café /thé offert par notre guide du jour, agrémenté de délicieux muffins confectionnés amicalement par ses soins. Les menaces de pluie ayant été écartées pour la matinée au moins (merci Michel d’avoir fait le nécessaire), c’est d’un pas léger et d'humeur joyeuse  qu’ils se sont élancés pour une marche de 11 km à travers la campagne normande.

Au départ, elle avait distribué les copies aux meilleurs élèves pour leur permettre de suivre le chemin tracé par ses soins ; soutien indéfectible de « moman »,  Michel,  sur de lui mais serein, sollicité par son épouse inquiète, se départit de sa propre copie pour ne se fier qu’à sa parfaite connaissance de l’itinéraire ; et, tout au long du chemin, par modestie, il laissa à Elisabeth le plaisir de mener ses amis à bon terme.

Des ânes, des chevaux, des chèvres, des moutons, et des volailles, ils nous ont tous fait fête au détours du chemin qui nous a ramenés au point de départ, et plus précisément au restaurant "Les P'tits loups" où nous attendait un déjeuner fort agréable ma foi.

Hélas, l’après-midi de randonnée, au dire de certains, n’a pas été à la hauteur de cette matinée radieuse, car manquaient à l’appel les meilleurs éléments du groupe partis après le repas, les articulations du genou trop usées pour remettre ça l’après-midi.

Soulignons, cependant que cette grande déception ne peut, en aucun cas, entamer le mérite qui revient aux organisateurs de cette belle journée : Michel et Elisabeth. Qu’ils en soient donc grandement remerciés !!!

Dernière minute : communication d’un des marcheurs de l’après-midi :

« Finalement, cet a-m nous avons fait ~ 7/8 km en zigzaguant entre les étangs!!

Nous avons eu même droit à qqes rayons de soleil en prime. Merci Babette!! » 

Château d’eau

Jean-François me l’a dit au départ : « presqu’en fin de rando, il y a LE château d’eau : quand nous arriverons devant lui, nous lui tournerons brutalement le dos et n’aurons plus qu’à emprunter une petite route en pente douce d’à peine un kilomètre pour nous ramener jusqu’aux voitures, promesse de mousse fraîche (ou pour certain(e)s  de chocolat chaud ou de thé brûlant) ».  

C’est donc l’esprit tendu vers cet objectif de haute stature qui domine le plateau de Colleville, que j’ai marché ce dimanche, sous le soleil, avec mes douze compagnons de randonnée, chaussés, comme d’habitude, de nos confortables croquenots.

Après avoir quitté les faubourgs de Fécamp, nous sommes passé de la vallée de la Ganzeville à la vallée de la Colleville où nous nous sommes restaurés à midi ; et c’est au débouché d’une longue et rude montée à travers bois nous menant au plateau, qu’il nous est enfin apparu au loin, resplendissant sous le soleil, se détachant sur l’horizon tel un énorme pénis dressé vers le ciel, offert au regard concupiscent des marcheuses en transes. Le chemin nous y a mené directement , chaque pas qui nous en rapprochait exacerbant notre désir de l’atteindre, pour être pris ... en photographie devant lui : quel pied, les amis !!!

Comme promis la descente vers notre point de ralliement fut des plus faciles et des plus émouvantes  au récit de notre cicérone Gisèle mimant leur épopée (elle-même et Jean-François) lors de la reconnaissance du parcours de la randonnée : leur voiture glissant alors, plusieurs fois, sur la neige glacée dans le fossé, au risque de les laisser seuls  et transis dans le froid glacial de cette immensité quasi polaire.

Que leur mérite d'avoir organisé cette marche en soit plus grand encore et que notre reconnaissance soit à la mesure de leur mérite !!!

Intronisation en Pays de Caux

A l’occasion de la randonnée proposée par Daniel et Maryvonne, d’ailleurs menée de main de maître et sans débordement par le Seigneur de la Poterie (je le dis sans flagornerie) , il s’agissait de valider l’intégration des nouveaux venus dans le groupe des « randonneurs en croquenots », j’ai nommé  Françoise et Philippe .

Quelle réussite mes amis !!!

Tout  a démontré qu’ils méritaient largement de figurer dorénavant parmi cette élite de la randonnée locale (bof...ce pourrait être aussi cette élite locale de la randonnée, c’est au choix) :

leur aptitude à la marche sur terrain humide et boueux et ce malgré un incident qui aurait pu se terminer dramatiquement pour Françoise qui a maîtrisé sans grand dommage et avec courage une attaque sournoise d’un fil barbelé des plus agressifs,

la facilité dont ils ont fait montre pour aborder les côtes mêmes les plus pentues et les plus longues sans qu’aucune plainte de leurs part ne soit formulée (ce qui n’est pas le cas de tous, je pense à quelques allusions entendues à propos d’un certain Mr PLUS ),

leur comportement psycho-social irréprochable au cours de la journée, en particulier au moment du repas (Elisabeth qui est préposée à ce contrôle, n’a noté aucune augmentation notable de la consommation alcoolique à cette occasion, et rappelons que cela n’a pas toujours été le cas dans le passé... Suivez mon regard).

Sur les terres mêmes du Seigneur de la Poterie, ce double adoubement a illuminé ce dimanche d’hiver comme le soleil sur la campagne blanche de givre du Pays de Caux.

Comme il est d’usage dans ces chroniques mensuelles, je conclurai celle-ci aussi par ce rituel:

MERQUI SEIGNEUR