Mardi 8 avril : mauvaise nuit, due sans doute au plat
de riz au thon trop copieux ; départ prévu à 8h30 mais nous sommes bloqués
à la terrasse d’un café par une averse de pluie : pas la peine de se faire
rincer, surtout que Chatellerault n’est qu’à 17 km ; Henri tient moins
bien la distance que moi ; lorsqu’on est 2, on se régule sur le plus lent.
« tous les matins nous partons, c’est le chemin de Compostelle qui nous
appelle... »
Arrivée à Chatellerault : bien belle ville et magnifique
cathédrale. Nous allons au camping pour un mobil home à 3€ par personne :
royal ! aujourd’hui lessive à la machine ; au menu, ce soir,
grillade, pâtes et yaourt et un coup de rosé « pour enfreindre le
protocole »
La météo aujourd’hui nous avait prévu un temps clément mais
le ciel est resté couvert : un peu froid mais agréable pour marcher.
A la télé, nous écoutons un commentaire de notre nouveau
gouvernement : « blablabla, blablabla ».
Pensée du jour : « la rosée du matin n’arrête pas
le pèlerin »
Mercredi 9 avril :
après une nuit agitée (contraction des muscles des jambes), nous
reprenons la marche, sous le soleil, sur une belle route départementale qui
longe la Vienne. Je commence à davantage relever la tête pour apprécier le
paysage. Petit café à Cenon sur Vienne. Mon « coach » Henri est
sensible aux empreintes des biches que nous devinons au sol lorsque nous sommes
en forêt ; le sol est parfois gorgé d’eau et les chaussures s’en ressentent.
Notre Henri a fière allure avec son bâton de pèlerin et son parapluie fichés
sur le côté du sac à dos dressés comme un étendard, cavalier d’une autre
époque, barbe et cheveux hirsutes à la François 1er et l’air coquin
de Henri IV.
Ce soir, en apéritif, des rions dégotés chez le charcutier,
arrosé d’un bon jus de raisin en carton. Le cassoulet n’est pas le met le plus
facile à réchauffer en camping surtout pour nettoyer la gamelle. Nous avons
planté nos tentes dans un camping qui n’est pas encore ouvert : nous « flottons »
parmi les pâquerettes et les tourterelles dans les arbres nous rigolent au
nez ; tout est calme, je viens de chez le boucher où nous avons fait nos
provisions avec une bouteille d’eau en cadeau.
La famille et les copains du Havre ont monté la cabane de
plage : tout fiers de leur exploit, il m’ont envoyé une photo de la cabane :
bravo et merci. A méditer : « le prix d’un bienfait est double quand
ce bienfait est lui-même caché ».
Jeudi 10 avril : nous cheminons sur la voie romaine qui
mène à Poitiers : c’est une route droite qui passe à travers champs, nous
sommes ravis de l’emprunter. Les moines de Liguge après Poitiers doivent nous
accueillir mais avant nous faisons une pause dans la magnifique cathédrale de
Poitiers et à 17h30, nous sommes toujours sur la route ! une dame « bien
de sa personne » nous accompagne. A l’arrivée, c’est un frère bénédictin
qui nous montre nos chambres, mais contrairement à la veille le repas n’est pas
prévu ; nous achetons du pain et improvisons le repas avec ce que nous
avons sur nous.
Batterie de téléphone rechargées, Elisabeth me donne des
nouvelles.
A 20h messe à la chapelle, cela peut-il m’aider à être
meilleur ? Une prière pour mes pieds et mes muscles , ça peut aussi se
faire !!! Des chants magnifiques résonnent dans l’Abbaye, je ne veux pas
louper ça...
Je me
couche de plus en plus tard , bon ou mauvais signe ? Je vais m’assoupir en
écoutant ces chants magnifiques, cela me rappelle notre voyage en Russie, cette
soirée passée avec Jean-Marie et Baptiste, nos tentes adossées au feu, à l’écoute
des chants s’élevant de la basilique au loin : comme dit Henri, c’est ça
aussi le chemin...