Bonjour, ami marcheur

Te voilà sur « Croquenots », ce blog qui se veut le lien modeste mais résolu de notre groupe de randonneurs havrais, nous qui partageons ces moments d'amitié sportifs festifs et culturels sur les chemins de Normandie et parfois au delà.

lundi 14 avril 2014

Michel : récit de voyage (06)


Multes illustrations (3 petites aquarelles et 3 photos) pour accompagner ce 6ème chapitre de ce récit de voyage

 Arrivé à Sainte Catherine de Fierbois où, jadis, Jeanne d’Arc alla chercher son épée aux 5 croix.

Bonne journée de marche à deux sur un vrai chemin de rando à travers bois et champs ; nous marchons l’un derrière l’autre ; nous refaisons le monde au vu de nos nos propres expériences de vie et le temps passe plus vite. Mon coéquipier ne peut s’empêcher de fumer, il a demandé une clope à une jeune femme ; en marchant il enlève son dentier pour mieux respirer et le remet quand on a l’obligation de se présenter.



J’ai un peu galéré dans les ornières des champ, mais finalement, ça va. Ce soir nous eu du bol de pouvoir monter la tente chez un hospitalier qui, de plus, a fait chauffer nos gamelles pour le dîner.

A 17h45, nous nous sommes rendus à l’église où Jeanne d’Arc a trouvé l’épée ; il y a une trentaine d’années, un forgeron anonyme a déposé une épée à cet endroit: elle est solidement fixée au mur !

Nous nous allongeons confortablement sous nos tentes : demain est un autre jour !

Pensée du jour : « quand on a rien à se reprocher,on n’a point sujet d’avoir peur » 
 
 Ce matin réveillés par le croassement des grenouilles et crapauds ; mais nous restons « au lit » jusqu’à 8h : pas la peine de se bousculer, le samedi dimanche, il est plus difficile de s’approvisionner, il faut faire attention. La nuit s’est bien passée, je continue de lire mon livre calmement ; un certain rituel s’instaure dans ma vie de tous les jours ; à deux, le temps passe plus vite ; j’espère pouvoir rencontrer d’autres pèlerins comme Henri qui est, depuis mon départ, le seul que j’ai croisé.

Aujourd’hui, erreurs de parcours : cette journée restera celle des « va et vient » !! L’itinéraire est chamboulé par la construction de la ligne TGV ; nous cherchons à obtenir des renseignements auprès des automobilistes qui craignent parfois de s’arrêter. Un couple de notre âge nous remet dans le droit chemin, un pot d’amitié et nous voilà repartis. Mon ami Henri fume parfois un petit cigare au goût vanille qui empeste même en plein air !

A l’arrivée, je négocie par téléphone le prix de la chambre : 10€ chacun avec une omelette : nous serons au dur, ce soir. A côté de moi, Henri manipule son téléphone, une musique retentit : soit, il a gagné à quelque jeu, soit il a envoyé un message?

Ici, c’est priorité à  l’élevage des chevaux ; les gens ont l’air heureux au vide grenier qui se déroule cet après-midi, sous ce beau soleil.

Pensée du jour : « qui vole un oeuf, vole un boeuf » ; on a rien volé, mais on nous a donné des oeufs.

 

« J’vais mettre mes dents à tremper » me déclare Henri ; j’en profite pour écrire, dans cette agréable « alberguée » à Dangé Saint Romain, notre point de chute aujourd’hui; les courses sont faites (thon et riz au menu) : douche , lavage du linge et réservation par téléphone pour demain au camping mobil-home de Chatellerault : 5€ chacun : Henri est soulagé, car il ne dispose pas du même budget que moi ; sur le chemin, il quémande souvent une cigarette, à droite, à gauche : ça l’aide à moins fumer ! dit-il... je veux bien, mais...

Ce matin, deux chevreuils bondissant croisés près des champs de colza, ça sent bon !!
Le caractère de chacun se dévoile au fur et à mesure de notre cohabitation. Henri est sensible aux injustices de la société.

mardi 8 avril 2014

Michel : récit de voyage (05)


Record battu : 9 feuillets dans cet envoi

 

La pensée du jour: «  nul bien sans peine »

L’ampoule la plus importante au pied gauche est toute sèche ; plus besoin de « compeed ».

Le soir, encore quelques courbatures aux chevilles et au bas des jambes et un point douloureux sur la fesse gauche.
J’ai appris à bien ajuster mon sac : en modifiant le réglage des sangles, je peux reporter la charge d’un côté ou de l’autre. Ce matin, un point douloureux au niveau des reins, à gauche. Dans la journée, je ne dois pas m’arrêter trop longtemps à cause de l’échauffement des pieds et il me faut quelques temps pour que tout se remette en place; le soir après une demi-heure d’arrêt, je marche très mal, la récupération est très longue ; pendant la nuit, les douleurs s’estompent et au matin, c’est super...

Bien que seul pendant la journée, j’arrive à occuper mon esprit tout en marchant : c’est mon bâton qui rythme mon pas. Ah ! ce petit bonhomme toujours dodelinant à l’avant.

Dans la tente, plier et ranger, c’est terrible, car ça m’oblige à des contorsions très difficiles pour moi (du fait de mon gabarit) : enfiler les chaussettes en position allongée, enfourner le duvet compressible dans le sac, rouler le matelas dégonflé, tout ranger au mieux dans le sac et après, seulement après, démonter, plier et ranger la tente. Quand tous ces gestes sont accomplis, la recherche d’un café pour un bon double bien chaud... et peut-être un croissant !

Les tourterelles s’agitent et roucoulent au dessus de ma tête, sans doute pour me rappeler le foyer de mon enfance. Je referme le carnet de notes et bonne nuit...

 

Au revoir l’école de musique .... Je m’excuse auprès du patron pour les aléas de la réservation d’une chambre, mais ça aurait été dommage de ne pas monter la tente. Au café de la gare, un bon café et un pain au chocolat.

J’ai suivi le chemin du pèlerin ; Dans les prés, les chevaux revêtus de leur manteau de toile cirée s’approchent pour me saluer, en hochant l’encolure ; ils m’adressent un regard tendre.

C’est étonnant combien l’évaluation des distances peut être approximative : aujourd’hui, c’était bon pour moi : 10 km au lieu des 15 prévus. Ce midi, je me confectionne un sandwich à l’épicerie arabe du coin ; dans l’armoire réfrigérée des boissons, que de la bière ! je lui demande une bouteille d’eau : de l’arrière boutique, il sort une eau soit disant fraîche (je te jure, mon frère !).

Restent 9 km pour arriver, je me fais violence pour être ce soir à Neuillé Pont Pierre ; J’arrive à proximité du centre de loisirs avec karting ; le patron m’indique un coin tranquille près de l’aire de pique-nique.

La bonne condition de marche sur une route dépend grandement du profil bombé du revêtement : alors j’adopte alternativement l’un ou l’autre côté de la route, suivant « l’humeur » de mes pieds. Bientôt 16h, je prends un pot au stand du karting ;un écolier de CE1 fait ses devoirs : il s’en sort bien à en juger sa récitation et il apprend bien.

 Je m’enhardis pour sonner aux portes et demander l’hospitalité pour monter ma tente ; j’étais hésitant les premiers jours, parfois confus, même; aujourd’hui j’y prends même un malin plaisir. D’abord les mots : Saint Jacques, pèlerin; puis les arguments de charité, chrétienneté, d’humanité : alors, les personnes , surtout les femmes, ont cette réaction : « prions, mais pas de ça chez nous » ; plus tard, le souvenir de mon passage leur reviendra un jour ou l’autre. Les hommes sont plus ouverts à ce genre de situation : « je pense le faire, j’aimerais le faire, je le ferai ».

Bientôt Tours, nous verrons ce que le chemin me réserve : bonne nuit.

Au loin, le toc toc du pivert ; lumière du colza sur la route qui fait oublier le temps maussade ; je suis équipé pour me protéger de la pluie ; pour la journée, un bon café et flan nature offert par le boulanger : voilà comment s’engage une bonne et belle journée. A midi arrêt dans un café : on me propose une omelette salade : 5€, pour l’effort accompli. Tours à 12 km, c’est faisable.

Tout prêt de Tours, je m’engage sans le vouloir sur une voie rapide : un automobiliste s’arrête et me propose de m’extraire de là : me restera 3 km en ville : Basilique Saint Martin, il pleut, je sonne ; on m’attendait, on me propose un abri bien douillet . Plus tard, je fais connaissance d’un pèlerin qui descend du train et prend la route demain ; nous parlons du programme de demain : visite de la Cathédrale et départ sur le chemin. Nous envisageons de faire route ensemble jusqu’à Saintes. Ce soir vêpres à 18h et demain matin à 7h15 matines (avant le petit déj à 8h). Ce soir au repas (à 19h) une dame nous parle de ses recherches sur l’instrument de musique qu’utilisent les soeurs, sorte de harpe couchée. Nous descendons à la crypte pour l’office : chants MAGNIFIQUES accompagnés par cet instrument. A la sortie, les soeurs me parlent du travail à accomplir pour atteindre ce résultat. Il est 20h30, je ne me suis jamais couché aussi tard... Demain, expérience de marche à deux.

Après une brève visite à la Cathédrale de Tours pour faire poinçonner la « Crédentiale », nous nous dirigeons vers le sud de Tours pour traverser le Cher ; souvent, il n’est pas facile de s’extraire des villes. Le temps de marche passe plus vite à deux ; je téléphone à un hospitalier : la commune de Veigne peut nous recevoir dans un logement simple mais propre, réservé aux pèlerins ; et c’est gratuit ! Merci à la commune (qui escompte des retombées financières par les commerçants).
C’est le premier jour de marche pour mon compagnon de route, du même âge que moi, style bohème, mais vieux routard de Saint Jacques ; pour l’instant nous faisons connaissance ; lui s’arrêtera à Saintes. Ce soir pâtes sauce bolognaise, yaourt et une petite Heineken (c’est le week-end) : les ampoules ont disparu, du mieux pour le pied, rien à signaler côté genou ; l’ambiance sur le chemin, c’est vraiment particulier !

samedi 5 avril 2014

Michel : récit de voyage (04)

Cette fois ci, on compte un feuillet de plus que dans les premiers envois et, en prime, une petite aquarelle.

 
Savigne l’Eveque : arrivé chez Joël et son épouse qui me proposent une place dans leur jardin, mettent leur salle de douche à disposition et me transportent pour faire mes courses. Mes amis me présentent leur fils : une armoire à glace; avec lui pas de problème de relationnel !

Il a fait chaud aujourd’hui : port du chapeau obligatoire !  Je me suis arrêté trois fois pour boire un café . Beau paysage de la Sarthe. Dommage que nos campagnes soient aussi désertes. Ce matin, deux braves dames , d’un âge certain, m’ont raconté leurs marches passées, un vent de nostalgie a soufflé : un encouragement pour moi.


Derrière les barrières, les petits chiens, comme les gros, ont la causette agressive ; je serre un peu plus fort le bonhomme sculpté en haut de mon bâton de marche, celui qui rythme mon pas et qui me donne courage ; d’ailleurs, l’extrémité de mon bâton commence à s’user tout comme le talon de ma chaussure droite, signe d’une relative claudication.

Pensée du jour : « pour réduire nos dépenses, ne prenons qu’un seul repas par jour ! »

 Arrivé à Monce en Belin : une dame m’a accueilli dans son jardin ; d’abord, la gendarmerie m’avait envoyé au diable. Cette journée fut marquée par la rencontre d’un ami des « tasse cailloux » qui m’a indiqué l’itinéraire précis pour rejoindre Tours (me fournissant copie de la carte détaillée) : « ROYAL » ; solidarité de l’ancienne génération.

Ce midi, jour d’élections oblige : oeuf cocotte, rognons rosés, mousse choco, un litre d’eau... Ce soir, une pomme.

A méditer : « il n’est guère d’obstacle qu’on ne puisse surmonter avec de la persévérance »

Demain , j’expérimenterai le nouvel itinéraire fourni par  mon ami randonneur rencontré sur le chemin. 


Super ce chemin, très bien balisé par la coquille . Le matin, au départ, petite pluie fine , déjà présente toute la nuit et qui continue de tomber jusqu’à midi. Mais il ne fait pas froid .  Sur cette route, les gens connaissent les gars du voyage comme moi : une brave dame me propose un petit cake chocolat et noisette ; je l’embrasse pour la remercier. A midi, en forêt, petite pause détente ; le soleil perce les nuages. Je téléphone au gîte du pèlerin de Marigné-Laille ; on me dit que le gîte se trouve au camping communal et que je peux l’utiliser ; son responsable me rencontrera dans la soirée . C’est une bonne chose que d’être assuré d’avoir un point de chute à l’étape suivante ... quoiqu'on en dise !  Et surtout par temps de pluie  (dit-il pour se justifier).

Il est 15h40 , me voici attablé devant une grenadine à l’eau en attendant l’ouverture de l’épicerie et mon installation au gîte du camping. Le village de Marigné-Laillé parait désert à cette heure ; je remarque une architecture assez bourgeoise, preuve d’une opulence passée.

Je viens d’oter chaussures et chaussettes et mes pieds, au soleil, « reprennent du poil de la bête » ; quelques contractures, tout de même, sur les orteils et sous la voute plantaire ; Je pense à mes amis en séance peinture et à mes collèges au boulot avec les zozos ; allez ! je préfère être à ma place.

Gîte super sympa pour douze personnes, bonne douche, bon lavage... et tout ça pour 9.60 € ... Au dîner lentilles et tranche de rôti de porc puis ananas en boite avec tisane ; j’écoute les infos : remaniement : Valse en tête : je me dis : dommage que le travail ne puisse être délocalisé à Marigné-Laillé, parce qu’ici beaux logements et qualité de vie sont au rendez-vous.

Au repas, il y avait un bonus offert : un morceau de saucisson sec... A demain !
 

Chaude journée, aujourd’hui ; en milieu de parcours, j’ai eu du mal à trouver la bonne route ; alors, je me suis rabattu sur la nationale, moins agréable. A midi déjeuner dans un petit routier : crudités, steak de cheval, macédoine de fruits.
Trouver un point de chute au Château du Loir s’est avéré bien difficile : belles maisons, beaux jardins , mais ces dames sont sourdes à mes arguments : pèlerinage, acte chrétien, fatigue...Rien n’y a fait ! j’ai sonné à la porte d’une trentaine de maison pour demander l’hospitalité ("le Seigneur a cogné à tes volets, ami, ami, et toi tu dormais!") . Au moment où j’allais me résoudre à chercher un hôtel, malgré le beau temps, un garagiste m’indique une école de musique (comme celle qui existait au Havre au bas du tunnel Jener) ; je frappe à la porte, on m’ouvre, on m’accepte dans le parc mais du bout des lèvres : car dans ces cas là, difficile de contacter le responsable ; finalement, nuit sous tente prévue pour le moment... mais il n’est que 17h30.

mardi 1 avril 2014

Michel : récit de voyage (03)


Au courrier aujourd’hui, mêmes petits feuillets (cinq à nouveau) écrits recto/verso, et quelques photos, par mail.
 
Accueil chaleureux du père de Caroline, 87 ans qui reste bon connaisseur de vin. Je confirme ses dires: un verre de vin midi et soir, chaque jour, ça conserve ! Et de plus, comme d’autre joue du piano, lui, c’est aussi debout qu’il regarde la télé ! Enfin, conseil d’un professionnel, les médicaments sont à consommer le moins possible.


Ce matin, je quitte le logis sur la pointe des pieds, mon hôte fait la grasse mat. Au départ, quelques difficultés à trouver le GR ... pas grave, il fait beau. Mais à midi, le GR se transforme en bourbier, le chemin qui a du être utilisé pour évacuer des arbres abattus est défoncé: je sors éreinté de ce merdier pas possible et , en plus, en manque d’eau: j’arrête une voiture : on me renseigne ; comme d’habitude, les gens n’évaluent pas bien les distances pour le marcheur.
La journée se termine plus agréablement par la rencontre d’un couple de « tandémistes » : 70 ans et en super forme. Ils me réconfortent et m’informent que je suis à 4 km de ma destination : Assé le Boisne, petite commune de la Sarthe ; lorsque j’y arrive, je constate que l’épicerie est fermée ... mais j’avais prévu. Il est 17h40, tout est Ok sous la tente. Je dois attendre que la pluie cesse pour chauffer ma gamelle.  Ce soir, ce sera lentilles saucisses, si le temps le permet.

Il y a eu du givre au petit matin et le ciel a été clair toute la journée. J’avance bien, malgré ma cloque « monstrueuse », qui ne disparaît pas, là où elle est placée.
Je rencontre des taverniers : ils me parlent du voyage mais pour payer leur coup : zéro.

Je profite de cette attente pour faire un petit bilan du matériel :

-          Duvet : bien, la difficulté étant de remonter le rabat sur les épaules ; une fois installé, il ne faut pas avoir envie de pisser, sinon tout est à reprendre.

-          Réchauffeur : bien ; il permet de prendre un repas chaud... s’il n’y a rien à l’horizon. Un repas par jour, sinon fruits biscuits ou ce que je trouve ; pour le matin et le soir, un litre de jus de fruit.

-          Matelas « thermarest » : super, quand on a trouvé le sens pour l’installer

-          Sac à dos : bien pratique, grâce à ses nombreuses poches

-          Lingettes : bien pour se laver

-          Cagoule du soir : bien pour tenir au chaud le haut de la tête.

-          Gants : bien ; et dire que ne voulais pas les prendre !! Merci Elisabeth !

-          La Gourde de Jean-Marie : bien ... ça fait pèlerin

-          ...

Mais... Il arrête de pleuvoir, j’ai faim, je vous quitte... A demain

 Arrivé à Saint Marceau : le camping n’existe plus, mais je m’installe sur son emplacement. Le matin, j’ai acheté des chaussettes et à midi j’ai pris mon repas du jour dans un petit resto ; ce soir ce sera fromage, pomme et tisane.


Le moment est venu de se poser la question : comment vit-on ces longues heures de marche ?

Au début de la journée, on peut admirer le paysage , lors des premiers kilomètres ; puis après, l’échauffement des pieds se fait sentir, alors on ralentit, on s’appuie un peu plus sur la canne , on pense à une ou deux personnes en particulier, pendant une heure ou deux. A 11h ou midi, on prend un rafraîchissement et on mange un fruit : à partir de ce moment, si on s’arrête l’echauffement des pieds est bien présent et si on continue c’est de plus en plus doucement ; le déséquilibre augmente, alors il faut le compenser, c’est plus dur. A 16h 16h30 au plus tard l’étape doit être bouclée et les gestes pour préparer sa nuit de sommeil, on doit les faire dans la foulée (si j’ose dire). Si on dort à l’hotel, pas de problème ; sinon monter la tente, c’est plus dur ; ensuite quelques gestes plus rapides : soins des pieds, toilette et pipi : alors, une fois allongé c’est fini : la grande détente des jambes commence : d’abord des spasmes de douleur puis petit à petit, les pieds refroidissent et la paralysie disparaît. Le lendemain (jusqu’à présent), je peux repartir...Alors
Réparation de ma sacoche à cartes ; j’ai toujours aimé coudre !

jeudi 27 mars 2014

Michel : récit de voyage (02)

Reçu ce matin par la poste une nouvelle missive de Michel contenant cinq feuillets et une aquarelle . Cet après-midi 3 photos m’arrivent par mail
Je vous transmets donc, documents à l’appui, les dernières nouvelles de notre  pèlerin en croquenots
 

Dimanche, je pars réconforté par le soleil qui pointe ses rayons ; les douleurs de la veille ont disparu après une bonne nuit de récupération. Aujourd’hui, j’ai prévu de manger un petit cassoulet ; la serveuse de l’épicerie m’a fait cadeau de 2 bananes que j’apprécierai certainement de déguster en chemin.

Ce matin au petit déjeuner (chocolat chaud et pain beurre) , une dame assise en face de moi  a évoqué la randonnée qu’elle a démarrée depuis le nord de la France : pensée du jour : « la vision des uns ne fait pas la vision des autres ».

Une dame de mon âge, d’allure très pieuse, très « comme il faut », m’a adressé le bonjour très cordialement ; cependant elle avait quelque retenue vis à vis du personnel asiatique, réclamant un bol supplémentaire et renvoyant une tasse qu’elle jugeait peu conforme au standard de la propreté.

Belle et bonne route scintillante de lumière du fait de l’eau de pluie incrustée dans le macadam ; par moment je marche tête baissée pour laisser les kilomètres défiler à mon insu ; à 14h , voila 18km d’avalés ; un petit resto apparaît devant moi : c'est dimanche, pourquoi ne pas en profiter ? Et ce sera mon seul repas de la journée. La patronne m’indique une aire de camping-car à proximité, mais qui de toute évidence, n’est pas pour moi : avec ironie, elle me renvoie à Livarot, à 10 km du resto ...Hi Hi Hi !!! Vous êtes à pied, je crois !
Finalement je vais à l’aire de camping-car. Là, sous l’abri, 3 ados tuent le temps, 2 gars pour 1 fille ! 12, 14 ans,  bien innocents... Ils m’indiquent le bon endroit pour planter ma tente et me préparer pour la nuit (ma nuit commence à 18h, météo oblige) . Quelques clémentines en guise de diner (bien suffisant car j’ai déjeuné tard) je fais un essai d’aquarelles satisfaisant... pour moi ! L’envie de me distraire revient un peu. Avec ma radio à « effet Joule » j’essaie d’écouter quelques infos sur les élections :  pas bien efficace : il faut tourner longtemps la manivelle pour obtenir bien peu de temps d’écoute; d’où la maxime de la soirée « tire la chevillette et la bobinette cherra » ...Enfin bof.


Ce matin au réveil , givre, gangue de glace sur la tente ; pourtant, j’ai bien dormi, preuve que mon duvet est efficace !  Avec un café et une pomme, je tiendrai bien jusqu’à l’arrivée de l’étape du jour.

Les villages se désertifient : plus de dépôt de pain ni même de bistrot sur 23 Km de route. 




A mi-trajet, je suis surpris dans mes pensées par un jeune homme, arrivé sans bruit qui me montre la beauté du paysage ; il sort de rééducation et s’entraine à la marche rapide.

Arrivé à Gacé je négocie auprès de l’aubergite le prix de ma chambre ; il m’avait annoncé un tarif de 49€ pour finir à 20€ . Je me rends à la mairie pour préparer le trajet de demain : ces dames me renvoie de l’une à l’autre avec beaucoup de sourires et après quelques aller-retour j’obtiens les renseignements. A l’hotel : lessive, lavage, séchage et réchauffage du cassoulet au bain marie :efficace.

J’attends les photos des derniers travaux picturaux de mes copains qu’ils m’envoyent par mail, histoire de me faire regretter mon départ.

Aujourd’hui, sur la route départementale menant à Sees, une voiture s’est arrêtée à ma hauteur ; le conducteur m’a proposé un itinéraire de Sees au Mans par un GR et a été cherché la carte du GR pour m’expliquer le trajet en détail : merci encore à lui !!







Ce soir, à Sees, pas de problème pour trouver un gîte  où dormir : le beau-père de Gégé  propose de m’héberger pour la nuit (de plus, un gendarme croisé sur la route m’avait informé que l’hopital de la ville dispose d’une chambre pour les pèlerins et que le gardien du camping pouvait exceptionnellement ouvrir le terrain pour moi !!) .
 
 
Un dernier mot : la cathédrale de Sées est vraiment à découvrir .



mercredi 26 mars 2014

Michel : récit de voyage (01)


Reçu hier matin par la poste une missive de Michel contenant cinq feuillets écrits recto/verso, récit de ses premiers jours de voyage.
Je vous le livre tel quel (ou presque)
Et pour l’illustrer, j’ai ajouté copies des dernières créations du cercle des peintres du lundi dont Michel est un membre éminent.

"
20 mars -  Me voici installé... contre un blockhaus, près de l’aire des camping-cars à Honfleur.
Du boulevard de Graville jusqu’à la sortie du pont d’Honfleur, les camions ont ronflé sans interruption.
Plein soleil pour cette première journée, heureusement un vent frais est venu m’encourager. Les 12 ou 13 Kg se font bien sentir sur mes épaules et une réadaptation de l’équilibre est nécessaire pour les tout premiers kilomètres. Baptiste m’a choppé en allant à Caen , pour m’encourager , bien évidemment.
Panini au bas du pont, puis l’ascension : je dois tenir mes lunettes à chaque croisement de camion, pour éviter qu’elles ne s’envolent !
A la fin du trajet,  le réconfort de pouvoir allonger les jambes. Et à 18H, extinction des feux ;
2 SDF me font signe       Le 1er : « tu nous invites ? » 
                                     Le 2ème lui indique par un mouvement d’épaule de me laisser tranquille :
Apparemment, nous n’habitons pas la même planète
Première nuit mouvementée : réveillé toutes les 2 heures : je ne suis pas encore habitué à mon nouvel environnement.
Sous le coup de 3H, la pluie, assez forte : « qu’est-ce que je fais ici ? » me suis-je demandé.

Au petit matin, à ma plus grande satisfaction, le ciel s’est dégagé, comme si j’étais sous la protection de Notre Dame des Flôts.
 Pour repartir, j’ai enfilé mes vêtements les plus chauds, mais rapidement la transpiration est venue... alors je fais sécher. Je ne suis plus qu’à 3 bornes de Pont l’Evèque et je me demande bien ce que je vais y trouver : je profite du temps passé à faire sécher mes pieds, pour écrire ces quelques lignes. Le chemin (aux noisettes) me rappelle quelque chose ! Ce matin j’ai crevé ma première ampoule, et ce soir la deuxième est là ! Vive les « compeeds ».
Mal renseigné, je suis rejeté de la Base de Loisirs (on la voit de l’autoroute à hauteur de Pont l’Evêque) : Règlement, Règlement , l’ouverture au public est prévue pour demain pas avant !!!  « une belle connasse qui manque de ramonage » .
Bref, à la sortie du complexe, se trouve une ferme eco ; coup de bol, le maitre des lieux se prépare pour le pélerinage de Saint Jacques en août prochain ! Alors, il ne peut que m’accepter : superbe ! finir la journée au soleil, après les saucées du matin !
Demain à Lisieux, douche (si tout va bien). Pas d’aquarelle pour l’instant, plutôt de la récupération à gogo.
Pensée du jour : « les gens sont comme les choses, aussi belles qu’imprévisibles »

Nuit « acceptable » dans la ferme éco . Météo favorable ce matin. Le proprio m’avait convié pour le petit dej , mais je ne l’ai pas trouvé (la propriété est très vaste) : dommage, car je comptais dessus pour me sustenter et tenir le coup durant le trajet.
Ce matin, j’ai parcouru 17 Km et je me retrouve à Lisieux sans avoir vu ni magasin ni troquet; je commençais à divaguer un peu, vu que je n’avais avalé, en tout et pour tout, qu’un fond de café, alors que j’espérais me ravitailler en cours de route : Que nenni, la France des villages se meurt !
J’arrive à l’auberge du pélerin à Lisieux: 28 € repas/nuit/douche/petit dej : honnête en somme. Je profite de la halte pour me laver « copieusement », ainsi que mes chaussettes.
Bilan provisoire : 2 ampoules aux pieds, une douleur à la cheville droite, mais rien au genou gauche :  je continue donc pour la prochaine étape : Gacé...Gacé, que je ne pourrai atteindre demain car la distance est trop grande, compte tenu de mes capacités actuelles.
Pour l’heure, je vais faire mes « ablutions » à la basilique, afin de me donner du courage pour la suite et de me guérir de tous ces maux...
La pensée du jour : « La marche est une épreuve d’autant plus éprouvante lorsqu’on est seul »
Un grand merci pour les encouragements reçus
Famille, amis, amis de la musique, amis croquenots , que Dieu vous garde !
 
                                  MICHEL                                                              «
 
 
 
 

jeudi 20 mars 2014

Il est parti




Ce matin 20 mars 2014, à 8H00, sous le soleil printanier, il a pris la route de St Jacques


BUEN CAMINO , MICHEL !!!

lundi 17 mars 2014

D’Harfleur à Fontaine



Au départ de la randonnée de ce mois de mars, dix croquenots (seulement)... ou plutôt vingt si on prend le mot au sens strict . A la manoeuvre Elisabeth (Babette pour les intimes ou bien môman pour certain).

Pour Michel le pèlerin, c’est le dernier entraînement avant son grand départ pour Saint Jacques dans quelques jours : il est fin (?) prêt.
 
Ciel brumeux le matin pour la visite d’Harfleur, de son église et ses beaux vitraux tout neufs, de ses vieilles maisons ouvrières le long des quais de la Lézarde et de ses noeuds routiers et ferroviaires, ciel brumeux encore pour la montée jusqu’à Caucriauville qui domine le port et la zone industrielle et enfin quelques percées du soleil pour la traversée du parc de Rouelle et le long de la rocade Nord jusqu’à Fontaine la Mallet.




Déjeuner au restau « la fontaine fleurie » où nous rejoint « notre bon Daniel » : sans commentaire (à propos du restau, précisons-le).




L’après-midi, c’est finalement sous le soleil que se fait le retour en empruntant le chemin direct par le parc de Rouelle puis le long de la Lézarde jusqu’à Harfleur.


 
Kilométrage de notre randonnée entre 16 et 20 km (estimé suivant les randonneurs).

Photos de la rando
 

mardi 4 février 2014

Un gros doute à Fatouville

 

Encore un dimanche ensoleillé pour cette marche du mois de février organisée par notre « bon Daniel » qui avait à coeur de retrouver son titre de « Monsieur Plus » à l’occasion  de cette boucle de bord de Seine sur la rive gauche du fleuve.
Départ de Fatouville-Grestain en passant par St Pierre du Val et retour à Fatouville par Berville sur mer où il était prévu de déjeuner: voilà, en gros, le programme qu’il nous avait concocté, le Daniel, soit une boucle de 23 Km (bouclette facultative en rive de Seine comprise).

A priori, pari gagné pour le titre, et, en plus, une bien belle balade dans le bocage normand et dans la forêt sur les hauteurs, balade agrémentée de quelques montées et descentes propices à contempler la Seine sortie de son lit  inondant les champs alentours. Au loin, en amont le pont de Tancarville et le phare de Saint Samson de la Roque, de l’autre côté, en aval, le Pont de Normandie, et, naviguant de l’un à l’autre quelques navires au milieu des champs. Au détours des chemins, de bien belles batisses et superbes chevaux dans les prés. 



Bon déjeuner à Berville à prix raisonnable dans un restaurant au milieu des roseaux .
 


Même les éclopés et le(s) obèse(s) ont terminé la marche à Fatouville sur leurs deux pieds et dans les temps ... Si bien qu’un doute me vient : Mr Plus n’aurait-il point usurpé son titre en rallongeant la sauce dans l’évaluation du parcours ?... Si ces « un petit peu plus de 20km » annoncés à l’envie n’étaient en réalité que « un petit peu moins de 20km » ?
Pourra-t-on jamais le vérifier ?


  Photos de Jean-Michel

Photos de Yves LR

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lundi 20 janvier 2014

Une bouclette sur Le Havre Nord



 
Non, il n’y a pas de fatalité : il peut, aussi, faire beau quand Gisèle et Jean-François organisent une marche, la preuve en a été éclatante ce dimanche 19 janvier, éclatante comme le soleil qui nous a accompagnés sur les chemins que nous avons suivis pour boucler la boucle de Rouelle en passant par Fontaine la Mallet  et Octeville : 13 km de marche sans grande difficulté, propre à nous mettre en appétit et, ainsi, à faire honneur à la "collation souper" qui nous attendait chez nos amis organisateurs, dans leur maison des hauteurs du Havre.

 
Ah ils avaient bien fait les choses pour nous recevoir, les bougres ! (je dis « les bougres », parce que pour une « saucissonnade », ça se dit) :

D’abord, à notre arrivée chez eux, le soleil était encore là, éclairant quelques voiliers  qui régataient sur la rade, alors que nous commencions les agapes par nous rafraîchir d’une belle bière ambrée (avec de la buée sur le verre) ou bien d’un Kir bien frappé.


Puis le soleil déclinant s’est couché doucement pour disparaître enfin derrière l’horizon, illuminant de ses couleurs éclatantes le ciel et les quelques nuages, passant avec mille nuances du jaune au rouge alors que nous-mêmes à l’unisson passions du blanc au rouge (direct), pour revenir en fin de repas au jaune d’un délicieux "coteau du Layon" : c’est à ce moment (au dessert, donc) que nous avons partagé la galette... Qui dit galettes dit fèves et qui dit fèves dit couronnes et donc roi et reine.  Et le sort (?), le coquin, (ne dit-on pas coquin de sort?) a désigné Gilles et Marie-Hélène pour ce rôle de souverains de l’instant, l’instant ou plutôt le moment de prendre et surtout de réussir (?) quelques photos des impétrants qui ont fait rire les convives intrigués (peut-être le Haut Médoc et le coteau du Layon ont-ils favorisé notre gaieté...)






Et c’est à l’issue de cette célébration joyeuse que nous nous sommes séparés dans la nuit.
 
 

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