Bonjour, ami marcheur

Te voilà sur « Croquenots », ce blog qui se veut le lien modeste mais résolu de notre groupe de randonneurs havrais, nous qui partageons ces moments d'amitié sportifs festifs et culturels sur les chemins de Normandie et parfois au delà.

jeudi 17 avril 2014

Michel : récit de voyage (07)


Mardi 8 avril : mauvaise nuit, due sans doute au plat de riz au thon trop copieux ; départ prévu à 8h30 mais nous sommes bloqués à la terrasse d’un café par une averse de pluie : pas la peine de se faire rincer, surtout que Chatellerault n’est qu’à 17 km ; Henri tient moins bien la distance que moi ; lorsqu’on est 2, on se régule sur le plus lent. « tous les matins nous partons, c’est le chemin de Compostelle qui nous appelle... »

Arrivée à Chatellerault : bien belle ville et magnifique cathédrale. Nous allons au camping pour un mobil home à 3€ par personne : royal ! aujourd’hui lessive à la machine ; au menu, ce soir, grillade, pâtes et yaourt et un coup de rosé « pour enfreindre le protocole »

La météo aujourd’hui nous avait prévu un temps clément mais le ciel est resté couvert : un peu froid mais agréable pour marcher.

A la télé, nous écoutons un commentaire de notre nouveau gouvernement : « blablabla, blablabla ».

Pensée du jour : « la rosée du matin n’arrête pas le pèlerin »  
Mercredi 9 avril :  après une nuit agitée (contraction des muscles des jambes), nous reprenons la marche, sous le soleil, sur une belle route départementale qui longe la Vienne. Je commence à davantage relever la tête pour apprécier le paysage. Petit café à Cenon sur Vienne. Mon « coach » Henri est sensible aux empreintes des biches que nous devinons au sol lorsque nous sommes en forêt ; le sol est parfois gorgé d’eau et les chaussures s’en ressentent.
Notre Henri a fière allure avec son bâton de pèlerin et son parapluie fichés sur le côté du sac à dos dressés comme un étendard, cavalier d’une autre époque, barbe et cheveux hirsutes à la François 1er et l’air coquin de Henri IV.

Ce soir, en apéritif, des rions dégotés chez le charcutier, arrosé d’un bon jus de raisin en carton. Le cassoulet n’est pas le met le plus facile à réchauffer en camping surtout pour nettoyer la gamelle. Nous avons planté nos tentes dans un camping qui n’est pas encore ouvert : nous « flottons » parmi les pâquerettes et les tourterelles dans les arbres nous rigolent au nez ; tout est calme, je viens de chez le boucher où nous avons fait nos provisions avec une bouteille d’eau en cadeau.
La famille et les copains du Havre ont monté la cabane de plage : tout fiers de leur exploit, il m’ont envoyé une photo de la cabane : bravo et merci. A méditer : « le prix d’un bienfait est double quand ce bienfait est lui-même caché ». 
Jeudi 10 avril : nous cheminons sur la voie romaine qui mène à Poitiers : c’est une route droite qui passe à travers champs, nous sommes ravis de l’emprunter. Les moines de Liguge après Poitiers doivent nous accueillir mais avant nous faisons une pause dans la magnifique cathédrale de Poitiers et à 17h30, nous sommes toujours sur la route ! une dame « bien de sa personne » nous accompagne. A l’arrivée, c’est un frère bénédictin qui nous montre nos chambres, mais contrairement à la veille le repas n’est pas prévu ; nous achetons du pain et improvisons le repas avec ce que nous avons sur nous.

Batterie de téléphone rechargées, Elisabeth me donne des nouvelles.

A 20h messe à la chapelle, cela peut-il m’aider à être meilleur ? Une prière pour mes pieds et mes muscles , ça peut aussi se faire !!! Des chants magnifiques résonnent dans l’Abbaye, je ne veux pas louper ça...
Je me couche de plus en plus tard , bon ou mauvais signe ?  Je vais m’assoupir en écoutant ces chants magnifiques, cela me rappelle notre voyage en Russie, cette soirée passée avec Jean-Marie et Baptiste, nos tentes adossées au feu, à l’écoute des chants s’élevant de la basilique au loin : comme dit Henri, c’est ça aussi le chemin...

mercredi 16 avril 2014

Un Ch’ti week-end


Un p’tit coup de Croquenots entre 2 chroniques du pèlerin


A Lewarde samedi 12 avril 10h30, tout le monde est sur le carreau de la mine, pile à l’heure au rendez-vous.

Au centre historique minier,  on apprend tout ce qu’il faut savoir sur le charbon, son origine lointaine, l’art et la manière de l’extraire des entrailles de la terre, la dure et si courte vie des hommes (et parfois des femmes) de la mine mais aussi leur fierté au travail , leur courage, la force de leur solidarité : on peut tout visualiser, sur le site : le minerai et sa formation, les techniques d’exploitation et de transport, les galeries  creusées à mille mètres sous terre, les outils et les équipements des mineurs à toutes les périodes successives de l’exploitation des mines.
En fin de visite, un oral de contrôle des connaissances est réalisé et un dialogue se noue en dialecte ch’ti avec l’ancien mineur chargé de ce contrôle : Claire, pour qui cette langue semble familière, est son interlocutrice privilégiée et on saisit, lors de leurs échanges, qu’entre eux, il est beaucoup question de poireau (enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre).

Déjeuner au maroilles pris au resto du site et direction le musée du Louvre à Lens que nous découvrons sous la houlette d’un jeune guide disert  et précieux : universalité de l’art à travers les siècles et les continents : de la sainte vierge aux dieux païens de toutes origines en ce lieu réunis, les ressemblances sont là qui nous sautent aux yeux (enfin, presque).

A peine sortis de ce lieu magique et solennel, nous filons vers Lille, à l’auberge de jeunesse où nous passerons la nuit. Mais d’abord, un dîner de tartines et maroilles dans un resto de jeunes puis un tour de la place Charles de Gaule et retour à l’auberge où, lorsque nous traversons le bar, une jeunesse bruyante et cosmopolite nous souhaite une bonne nuit : d’après les échos musicaux entendus à notre réveil au petit matin, nous avons compris que leur nuit, à eux, avait été longue et joyeuse !

Après le petit déj pris au bar de l’auberge et sans maroilles, nous voilà partis pour entamer une visite du vieux Lille et du Centre ville : d’abord le marché : au marché bobo, peu de bobos à cette heure matinale, car le bobo se lève tard le dimanche (je vous le dit, parole de bobo !). Certains d’entre nous se précipitent sur le maroilles pour en faire provision. Ils laisseront derrière eux, à travers la ville,  la douce effluve de ce fromage, promesse de délices gastronomiques : la place Charles de Gaule, le Beffroi, l’Opéra, le célèbre Carlton de Dédé la Saumure, la gare, la Bourse, la rue de la monnaie, autant de sites visités et parfumés. Et au déjeuner dans l’estaminet « la vieille France », du maroilles, bien sur !

A 16h, à Roubaix, nous entamons la visite de « la Piscine », guidés par une jeune femme fière de son musée : c’est beau ! Un grand bassin d’eau faïencé, bordé de statues éclairées aux lumières des 2 verrières en soleil et de part et d’autres l’exposition de peintures et sculptures :
un final superbe pour ce week-end excellemment organisé par Gisèle et Jean-François.
 
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lundi 14 avril 2014

Michel : récit de voyage (06)


Multes illustrations (3 petites aquarelles et 3 photos) pour accompagner ce 6ème chapitre de ce récit de voyage

 Arrivé à Sainte Catherine de Fierbois où, jadis, Jeanne d’Arc alla chercher son épée aux 5 croix.

Bonne journée de marche à deux sur un vrai chemin de rando à travers bois et champs ; nous marchons l’un derrière l’autre ; nous refaisons le monde au vu de nos nos propres expériences de vie et le temps passe plus vite. Mon coéquipier ne peut s’empêcher de fumer, il a demandé une clope à une jeune femme ; en marchant il enlève son dentier pour mieux respirer et le remet quand on a l’obligation de se présenter.



J’ai un peu galéré dans les ornières des champ, mais finalement, ça va. Ce soir nous eu du bol de pouvoir monter la tente chez un hospitalier qui, de plus, a fait chauffer nos gamelles pour le dîner.

A 17h45, nous nous sommes rendus à l’église où Jeanne d’Arc a trouvé l’épée ; il y a une trentaine d’années, un forgeron anonyme a déposé une épée à cet endroit: elle est solidement fixée au mur !

Nous nous allongeons confortablement sous nos tentes : demain est un autre jour !

Pensée du jour : « quand on a rien à se reprocher,on n’a point sujet d’avoir peur » 
 
 Ce matin réveillés par le croassement des grenouilles et crapauds ; mais nous restons « au lit » jusqu’à 8h : pas la peine de se bousculer, le samedi dimanche, il est plus difficile de s’approvisionner, il faut faire attention. La nuit s’est bien passée, je continue de lire mon livre calmement ; un certain rituel s’instaure dans ma vie de tous les jours ; à deux, le temps passe plus vite ; j’espère pouvoir rencontrer d’autres pèlerins comme Henri qui est, depuis mon départ, le seul que j’ai croisé.

Aujourd’hui, erreurs de parcours : cette journée restera celle des « va et vient » !! L’itinéraire est chamboulé par la construction de la ligne TGV ; nous cherchons à obtenir des renseignements auprès des automobilistes qui craignent parfois de s’arrêter. Un couple de notre âge nous remet dans le droit chemin, un pot d’amitié et nous voilà repartis. Mon ami Henri fume parfois un petit cigare au goût vanille qui empeste même en plein air !

A l’arrivée, je négocie par téléphone le prix de la chambre : 10€ chacun avec une omelette : nous serons au dur, ce soir. A côté de moi, Henri manipule son téléphone, une musique retentit : soit, il a gagné à quelque jeu, soit il a envoyé un message?

Ici, c’est priorité à  l’élevage des chevaux ; les gens ont l’air heureux au vide grenier qui se déroule cet après-midi, sous ce beau soleil.

Pensée du jour : « qui vole un oeuf, vole un boeuf » ; on a rien volé, mais on nous a donné des oeufs.

 

« J’vais mettre mes dents à tremper » me déclare Henri ; j’en profite pour écrire, dans cette agréable « alberguée » à Dangé Saint Romain, notre point de chute aujourd’hui; les courses sont faites (thon et riz au menu) : douche , lavage du linge et réservation par téléphone pour demain au camping mobil-home de Chatellerault : 5€ chacun : Henri est soulagé, car il ne dispose pas du même budget que moi ; sur le chemin, il quémande souvent une cigarette, à droite, à gauche : ça l’aide à moins fumer ! dit-il... je veux bien, mais...

Ce matin, deux chevreuils bondissant croisés près des champs de colza, ça sent bon !!
Le caractère de chacun se dévoile au fur et à mesure de notre cohabitation. Henri est sensible aux injustices de la société.

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