Mercredi 5 aout
Henri a mal dormi, notre position en bordure de voie ferrée n’était
pas des plus confortables ; il a besoin de récupérer, il souhaite ralentir
pour réfléchir et prendre la décision soit de continuer le chemin, soit de s’arrêter
là ; il me demande de poursuivre sans lui sur une ou deux étapes.
Je pars donc seul direction Lanes.
On n’est jamais seul sur le chemin : à mi- étape, à l’approche
d’une alberguée , une jeune française me vante les bienfaits du lieu : le
gite et le couvert pour 15€ repas du soir et petit déj compris: je vais en
profiter pour laver mon linge et sécher la tente.
Un pèlerin m’informe avoir vu Henri en chemin sur la route d’Unquera,
Alors ? On verra demain .
Jeudi 6 aout
Ambiance typique dans l’alberguée : les pèlerins forment
une communauté, même s’ils ne marchent pas ensemble : chacun échange son expérience,
parle de ses peines et de ses joies, de sa vie parfois. Une jeune française me
confie sa difficulté pour trouver un emploi malgré 5 ans d’études supérieures ;
chacun occupe son temps libre disponible pour écrire son journal, consulter ses
mails, soigner ses bobos surtout aux pieds, laver son linge ; c’est ce que
je fais et après je m’octroie une délicieuse bière lemon.
Le linge sèche sur les étendages devant nous et la question se
pose alors : à qui ce slip, à qui ce T-shirt, à qui cette chemise ?
Henri quitte-il l’aventure ? J’attends des nouvelles dans
la journée ; me voilà arrivé dans un petit camping à Celorio sur l’océan:
de très belles plages, enclavées mais facilement accessibles ; je prévois
quelques victuailles pour ce soir fromage pain et complément laitage et de la
tisane parce que la bière lemon, ça tape dur !
Finalement, une instit espagnole qui parle français m’offre l’hospitalité
pour le souper : salade de tomates, omelette, fromage prunes délicieuses.
Je me couche à 23h après un petit coup de rhum à la lumière du camping-car
Vendredi 7 aout
Henri a abandonné, je continue donc seul sous une petite
bruine rafraichissante. Quant à moi, je suis en pleine forme genoux, jambes
tout est parfait ; juste un petit échauffement au niveau de l’orteil
gauche …Alors
D’autres rencontres en perspective
Le paysage change, devient plus montagneux ; on voit des
vaches partout
L’alberguée dans laquelle je vais passer la nuit est une ancienne
ferme typique de la région. Je partage mon repas avec un belge de mon âge, un
rigolard reconnu un peu partout, avec un bâton de marche un peu spécial. Il me
parle de son opération pour traiter son
obésité
Samedi 8 aout
C’est sous le soleil que je quitte l’’alberguée pour rejoindre
Ribadescella accompagné par Claude le belge, une étape de 13km seulement.
Samedi de fête dans la ville ou plutôt de beuverie d’après ce qu’on constate !
Nous nous en éloignons pour passer la nuit au calme, à San Esteban de Leces :
nous posons la tente sur une belle place derrière l’église l’alberguée
nous refuse la douche, complet : la toilette se fera au robinet du
cimetière. Une jeune polonaise a monté sa tente à côté de la mienne; elle
voyage avec très peu d’argent, mais nous sentons sa détermination, retour en
Pologne prévu en stop (pas de raison d’avoir peur dit-elle).
Dimanche 9 aout
Bonne nuit ponctuée régulièrement par la cloche de l’église et
au réveil concert du coq électronique du téléphone de Claude le belge (et on se
dit écolo !).
Nous traversons des paysages variés sous un chaud soleil ;
un peu inquiet quant au ravitaillement le dimanche. Nous sommes arrivés à
Sebrayo petit hameau dans lequel se trouve une alberguée ; nous plantons
la tente à côté. Pour le ravitaillement une épicerie ambulante doit arriver à l’alberguée :
nous voilà sauvés ! Et pour nous réconforter, une bonne douche !
Phrase du jour : »ce n’est pas toi qui fait le
chemin, c’est le chemin qui vient à toi»
Lundi 10 aout
Un hollandais demande au belge : « tu devrais mettre
des chaussettes sous tes sandales » Et lui de répondre « non, avec des
chaussettes, les pieds sont aveugles ! »
Belles journée de marche : 17 km à travers un décor champêtre
avec et au loin la mer toute bleue ; un chemin fait de montées et de
descentes qui aurait bien plu aux Croquenots.
Nous arrivons au monastère de San Salvador de Valdedios ,
situé à peu près à 35 km d’Oviedo; l’épicerie est fermé, une bonne raison de se
faire un petit resto ce soir.