Bonjour, ami marcheur

Te voilà sur « Croquenots », ce blog qui se veut le lien modeste mais résolu de notre groupe de randonneurs havrais, nous qui partageons ces moments d'amitié sportifs festifs et culturels sur les chemins de Normandie et parfois au delà.

lundi 17 août 2015

Michel: récit de voyage (20)



Mercredi 5 aout

Henri a mal dormi, notre position en bordure de voie ferrée n’était pas des plus confortables ; il a besoin de récupérer, il souhaite ralentir pour réfléchir et prendre la décision soit de continuer le chemin, soit de s’arrêter là ; il me demande de poursuivre sans lui sur une ou deux étapes.

Je pars donc seul direction Lanes.

On n’est jamais seul sur le chemin : à mi- étape, à l’approche d’une alberguée , une jeune française me vante les bienfaits du lieu : le gite et le couvert pour 15€ repas du soir et petit déj compris: je vais en profiter pour laver mon linge et sécher la tente.

Un pèlerin m’informe avoir vu Henri en chemin sur la route d’Unquera, Alors ? On verra demain .

Jeudi 6 aout

Ambiance typique dans l’alberguée : les pèlerins forment une communauté, même s’ils ne marchent pas ensemble : chacun échange son expérience, parle de ses peines et de ses joies, de sa vie parfois. Une jeune française me confie sa difficulté pour trouver un emploi malgré 5 ans d’études supérieures ; chacun occupe son temps libre disponible pour écrire son journal, consulter ses mails, soigner ses bobos surtout aux pieds, laver son linge ; c’est ce que je fais et après je m’octroie une délicieuse bière lemon.

Le linge sèche sur les étendages devant nous et la question se pose alors : à qui ce slip, à qui ce T-shirt, à qui cette chemise ?

Henri quitte-il l’aventure ? J’attends des nouvelles dans la journée ; me voilà arrivé dans un petit camping à Celorio sur l’océan: de très belles plages, enclavées mais facilement accessibles ; je prévois quelques victuailles pour ce soir fromage pain et complément laitage et de la tisane parce que la bière lemon, ça tape dur !

Finalement, une instit espagnole qui parle français m’offre l’hospitalité pour le souper : salade de tomates, omelette, fromage prunes délicieuses. Je me couche à 23h après un petit coup de rhum à la lumière du camping-car

Vendredi 7 aout

Henri a abandonné, je continue donc seul sous une petite bruine rafraichissante. Quant à moi, je suis en pleine forme genoux, jambes tout est parfait ; juste un petit échauffement au niveau de l’orteil gauche …Alors

D’autres rencontres en perspective

Le paysage change, devient plus montagneux ; on voit des vaches partout

L’alberguée dans laquelle je vais passer la nuit est une ancienne ferme typique de la région. Je partage mon repas avec un belge de mon âge, un rigolard reconnu un peu partout, avec un bâton de marche un peu spécial. Il me parle de son opération  pour traiter son obésité

Samedi 8 aout

C’est sous le soleil que je quitte l’’alberguée pour rejoindre Ribadescella accompagné par Claude le belge, une étape de 13km seulement. Samedi de fête dans la ville ou plutôt de beuverie d’après ce qu’on constate ! Nous nous en éloignons pour passer la nuit au calme, à San Esteban de Leces : nous posons la tente sur une belle place derrière l’église l’alberguée nous refuse la douche, complet : la toilette se fera au robinet du cimetière. Une jeune polonaise a monté sa tente à côté de la mienne; elle voyage avec très peu d’argent, mais nous sentons sa détermination, retour en Pologne prévu en stop (pas de raison d’avoir peur dit-elle).
 

Dimanche 9 aout

Bonne nuit ponctuée régulièrement par la cloche de l’église et au réveil concert du coq électronique du téléphone de Claude le belge (et on se dit écolo !).

Nous traversons des paysages variés sous un chaud soleil ; un peu inquiet quant au ravitaillement le dimanche. Nous sommes arrivés à Sebrayo petit hameau dans lequel se trouve une alberguée ; nous plantons la tente à côté. Pour le ravitaillement une épicerie ambulante doit arriver à l’alberguée : nous voilà sauvés ! Et pour nous réconforter, une bonne douche !

Phrase du jour : »ce n’est pas toi qui fait le chemin, c’est le chemin  qui vient à toi»

Lundi 10 aout

Un hollandais demande au belge : « tu devrais mettre des chaussettes sous tes sandales » Et lui de répondre « non, avec des chaussettes, les pieds sont aveugles ! »

Belles journée de marche : 17 km à travers un décor champêtre avec et au loin la mer toute bleue ; un chemin fait de montées et de descentes qui aurait bien plu aux Croquenots.

Nous arrivons au monastère de San Salvador de Valdedios , situé à peu près à 35 km d’Oviedo; l’épicerie est fermé, une bonne raison de se faire un petit resto ce soir.

 

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